Association de gestion des Domaines Touristique du Vallon de la Lembrée

Qui sommes-nous ?

L’ASBL Association de gestion des Domaines Touristique du Vallon de la Lembrée est née le 22 décembre 1980 de la fusion de deux Domaines touristiques préexistants – le Domaine touristique de Harzé, axé sur le château du même nom, et le Domaine touristique de Vieuxville, basé sur les ruines du château fort de Logne et le centre culturel et sportif provincial de Logne (actuel centre d’hébergement des Lognards) – mais aussi d’un tout nouveau centre, la Ferme de Palogne, acquise et entièrement rénovée fin des années 70 par la Communauté française de Belgique.

La création de cet ensemble, à l’initiative des pouvoirs publics et d’ASBL touristiques locales et régionales (Province de Liège, Communauté française, Commissariat général au Tourisme, communes d’Aywaille et de Ferrières, Fédération du Tourisme de la Province de Liège et l’ASBL « Le Comté de Logne »), visait à « assurer la gestion et à régler l’utilisation optimale des équipements touristiques situés dans le vallon de la Lembrée et de la région environnante » et à participer « à l’harmonisation des efforts en vue de mettre le potentiel des régions de Logne et de Harzé ainsi que de leurs équipements futurs au service du tourisme ».

Le siège de l’association se trouvait initialement à la Ferme de Palogne, puis passa au Château de Harzé. Fin des années 80, en raison d’importants travaux de restauration et de nouvelles orientations prises pour le développement de ce château, désormais dédié au tourisme d’affaire et à des activités de prestige, le siège administratif de l’association fut déplacé vers un autre bâtiment appartenant à la Province de Liège, la Ferme de la Bouverie à Vieuxville.

C’est pour les mêmes raisons que l’association choisit dès lors de communiquer sous deux marques distinctes :

  • Le Château de Harzé pour le volet séminaires et tourisme d’affaire implanté dans ce site ;
  • Le Domaine de Palogne pour l’hébergement et les activités récréatives orientées vers le public familial, le tourisme social, en particulier de rencontre des jeunes, les excursions et les séjours scolaires.

Aujourd’hui, l’association emploie près de 60 personnes, dont une cinquantaine au Domaine de Palogne lui-même.
Depuis la fin d’année 2022, la Province de Liège ayant mis en vente le Château de Harzé, l’asbl y a mis fin à ses activités d’exploitation. Elle se recentre aujourd’hui sur ses activités touristiques au Domaine de Palogne.
Le Musée de la Meunerie et de la Boulangerie a également fermé ses portes en attendant qu’un nouveau projet voit le jour.

Pour en savoir plus…

Jusqu’en 1715, le site de Palogne était inhabité. Situé au confluent de l’Ourthe et de la Lembrée, c’était un terrain marécageux où la Lembrée divaguait. Ces terres en friche ne facilitaient pas l’accès au château de Logne. Il semble d’ailleurs que jusqu’en 1521, date du dernier siège de la forteresse, leur maintien fut favorisé dans ce but.Au 18e siècle, l’abbaye de Stavelot, propriétaire des lieux, autorisa l’assèchement des marais et la construction du corps de ferme sur une légère éminence, à l’abri des inondations. Le fond de la vallée étant impropre à l’agriculture, Palogne devint essentiellement le centre d’un grand verger mais aussi le lieu de résidence d’un passeur d’eau. Palogne tire son nom de la présence de ce point de passage ancien – le Pas de Logne – un gué sur le grand chemin menant de Stavelot à Durbuy, qui permettait de traverser l’Ourthe un peu en aval de la ferme.

À la fin de l’Ancien Régime, en 1794, l’arrivée des révolutionnaires français vit le statut des « Palognards » se modifier. L’abbaye de Stavelot ayant été supprimée et les moines étant en fuite, les exploitants quittèrent la ferme. Elle fut vendue à un officier français, Étienne-Joseph Regnier. Installé à Liège, ce dernier devint accusateur public puis procureur de la République. C’était aussi un entrepreneur ambitieux qui investit dans la vallée de l’Ourthe et dans la vallée de l’Amblève. Il aimait séjourner à Vieuxville. Décédé à l’âge respectable de 91 ans, il fut enterré dans ce village qu’il appréciait. On voit encore sa tombe dans le vieux cimetière, à quelques mètres de l’antique chapelle du début du 12e siècle.

Quelques années plus tard, en 1866, la ligne de chemin de fer Liège – Jemelle fut ouverte aux voyageurs. Les villes se rapprochaient enfin des campagnes ; les citadins commençaient à découvrir l’Ardenne et ses « montagnes » ; Palogne devenait un point d’arrêt pour les promeneurs, un endroit où ils pouvaient loger et se restaurer. Le passeur d’eau ne chômait pas.Peu de temps après, la famille Dupont, issue d’une riche famille de My, devint propriétaire. Elle fit construire une magnifique villa à quelques pas de la ferme. Auguste Dupont, avocat à Bruxelles et à Anvers, et son beau-frère, Alfred Lecointe, ingénieur de marine, entreprirent la fouille et la restauration des ruines du château de Logne de 1897 à 1907. Ils ouvrirent le site et un petit musée à l’intention des amateurs.Entre les deux guerres, la famille Lawarrée acquit les bâtiments agricoles de Palogne. Elle poursuivit l’exploitation des lieux, à la fois ferme et hôtel-restaurant pour les touristes.Fin des années 70, Édouard Lawarrée, le dernier passeur d’eau, céda la propriété à la Communauté française de Belgique. Les lieux furent entièrement rénovés afin d’y établir le centre récréatif actuel.

Au même moment, le passage d’eau traditionnel, avec sa barque guidée par un câble tendu entre les berges, vivait ses derniers instants : en 1978, il fut remplacé par une impressionnante passerelle de béton.Depuis la régionalisation du tourisme en 1990, la ferme de Palogne est une propriété de la Région wallonne.

Le bâtiment date probablement du 17e ou du 18e siècle. Il a malheureusement subi d’importantes transformations qui ont altéré sa physionomie originale dans la seconde moitié du 20e siècle.

Les documents anciens nous montrent que ce beau volume en pierre calcaire, couvert d’une haute toiture mansardée, présentait jadis une immense grange, bien supérieure en taille et en volume à celles des autres maisons du village, si ce n’est celle de la ferme seigneuriale de la Bouverie à Vieuxville. Ainsi, le bâtiment occupait tout l’espace disponible entre le cours d’eau, la Lembrée, et le pied du coteau que surplombent les ruines du château de Logne. Le bâtiment, incontestablement à vocation agricole, ne correspondait pourtant pas au standing d’une ferme traditionnelle, ce que confirme la présence d’une impressionnante cheminée ornée d’une grande taque de fonte dans ce qui fut l’ancienne cuisine.

Des historiens locaux se sont penchés sur le cas de cette belle bâtisse. Leurs recherches les ont conduit à l’identifier avec la grange du décimateur de l’abbaye de Stavelot, c’est-à-dire un collecteur d’impôt en nature, la dîme (théoriquement un dixième de la récolte dû pour le soutien du culte), qu’on stockait dans la grange avant son acheminement vers le monastère.

Hélas, au milieu du 20e siècle, le bâtiment transformé en gîte par les fermiers de Palogne fut amputé de sa magnifique grange par crainte des frais d’entretien et, dit-on, d’un projet de classement comme monument.Cette maison est à l’origine de l’histoire du Domaine de Palogne. C’est le tout premier bâtiment acquis en 1966 par la Province de Liège dans le vallon de la Lembrée. Il s’agissait d’en faire le noyau d’une « station expérimentale de tourisme ». Depuis 1964, elle était louée par la Fédération du Tourisme de la Province de Liège et des stages y étaient organisés en vue de sauvegarder les ruines du château fort de Logne menacées par un projet immobilier : on voulait lotir la colline jusqu’aux portes mêmes de la forteresse et permettre la construction de plusieurs dizaines de bungalows.

À l’initiative du Député provincial Égide Moreau et du Directeur de la Fédération du Tourisme de la Province de Liège, Georges Gentinne, avec l’aide du Commissariat Général au Tourisme, le futur centre fut acheté et une ASBL de gestion « Le Comté de Logne » fut créée. En 1968, pour 1.300.000 francs, le site castral de cinq hectares fut acquis à son tour, écartant un projet qui allait dénaturer à tout jamais un fantastique coin de Nature et de Patrimoine. Les bases du tout premier domaine touristique de Vieuxville étaient jetées.

La vieille maison rebaptisée « Centre de Tourisme Culturel et Sportif de Logne » devint à la fois auberge de jeunesse et lieu de rencontres pour les jeunes, en particulier ceux qui durant l’été participaient aux chantiers de fouilles du château fort.Au moment de la constitution de l’ASBL des Domaines Touristiques du Vallon de la Lembrée en 1980, on décida de rénover entièrement et d’agrandir le centre culturel. Il fut mis aux normes d’une auberge de jeunesse « nouvelle génération », ce qu’il devint effectivement au moment de sa réouverture quatre ans plus tard. Plusieurs années durant, le Gîte de Logne, selon son appellation du moment, fut la plus renommée et la plus belle auberge du réseau wallon.

Dans le courant des années 90, il quitta le réseau des AJ pour répondre aux demandes de plus en plus pressantes des écoles cherchant un lieu de découvertes pédagogiques moderne et confortable.

D’abord hébergé par le Centre Culturel et Sportif provincial de Logne, le musée s’est installé à la Ferme de la Bouverie en 1972, trois ans après l’achat des bâtiments et d’importants travaux de rénovation réalisés pour le compte de la Province de Liège. C’est l’ASBL « Comté de Logne » qui fut chargée de la gestion jusqu’à la fermeture en 1985. On y trouvait alors, outre le musée, un centre de documentation, des salles polyvalentes, une taverne, un centre équestre et le bureau du syndicat d’initiative local.

L’année suivante, la nouvelle ASBL de gestion des Domaines Touristiques du Vallon de la Lembrée reprenait la gestion des lieux.Assez vite, le musée prit un nouvel essor au gré de nouvelles activités pédagogiques et de l’accroissements des collections, soit par les fouilles menées sur le site même du château, en particulier lors du décombrement du puits de 1990 à 2003, soit par dépôts, spécialement celui de la remarquable collection du cimetière mérovingien de Vieuxville en 1998 et 2010.

Dans le même temps, le personnel d’abord limité à une seule personne – le conservateur – s’enrichit de plusieurs membres attachés à la valorisation des collections, à leur maintenance et à leur diffusion dans le cadre d’animations scolaires. Actuellement, l’équipe compte une douzaine de collaborateurs. Ils accueillent chaque année près de 35.000 visiteurs (10.000 au musée et 25.000 au château fort).

Le musée bénéficie du soutien de la Province de Liège, de l’Agence Wallonne du Patrimoine et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est agréé comme dépôt archéologique et est reconnu comme musée de catégorie C.

Du point de vue architectural, la Bouverie est un édifice très intéressant, classé comme monument depuis 1970. Les bâtiments qui encadrent la cour intérieure relèvent de plusieurs époques de construction, pour l’essentiel du 16e au 20e siècle.

Au centre de la façade principale, la date de 1570, qui surmonte les armoiries de l’abbé de Manderscheid, est toujours visible. C’est l’année d’achèvement de la reconstruction du corps de logis. Connue par des documents d’archives du 15e siècle, la ferme fut sans doute fort endommagée lors du siège du château de Logne en 1521.  Après quelques décennies d’abandon, elle fut probablement restaurée avec des matériaux provenant du démantèlement de la forteresse.

Sous l’Ancien Régime, l’exploitation agricole était gérée par le fermier de l’abbaye. Elle abritait également les locaux de la cour féodale du Comté de Logne. À l’époque, la ferme et l’église, qui se trouve à quelques mètres, formaient le cadre significatif de l’autorité temporelle et spirituelle qui réglait l’existence des villageois.

Comme à Palogne, le départ des fermiers à la fin du 18e siècle, lors de l’arrivée des révolutionnaires français, modifia l’occupation des lieux : une moitié de l’aile principale – l’actuel musée – fut convertie en grange: les fenêtres furent bouchées, les planchers et les décorations intérieures furent supprimés. La façade de la cour fut aussi mise au goût du jour : une tourelle d’escalier qui s’adossait contre la bâtisse fut détruite et de grandes baies furent percées. Heureusement, la façade nord, du côté de la rue Close Voie, ornée de nombreuses fenêtres à croisée de pierre, conserve tout son attrait original.

La rénovation des locaux du musée en 1972 permit le dégagement des ouvertures rebouchées.

À l’origine du musée, il y avait le désir de sauvegarder la mémoire du labeur si particulier des meuniers en un temps où presque tous les moulins traditionnels étaient à l’abandon ou en voie de l’être. Deux meuniers, Albert Humblet d’Aywaille et Albert Lallemand d’Esneux, l’instituteur de Harzé et le propriétaire de l’ancien moulin banal de Harzé s’associèrent pour reconstituer la salle des machines d’un authentique moulin à eau dans une des granges du château. Le site touristique cherchait encore sa voie et Albert Lallemand offrit le mécanisme de son petit moulin du Ry d’Oneux.

Aujourd’hui, on mesure le caractère « muséographique » de cette démarche : il n’y a pas de ruisseau au château de Harzé, donc pas de source d’énergie pour un moulin à eau… Mais l’objectif était là : sauvegarder un témoin, le mettre en valeur dans un espace touristique exploitable, diffuser cette connaissance technique ancestrale auprès du public familial et scolaire. À l’époque cependant, seule la roue à eau, réalisée par un mécanicien de moulin de Rendeux, et les engrenages de la salle des machines pouvaient tourner, entraînés par l’eau d’une pompe électrique.

C’est à l’occasion de l’inauguration, le 20 octobre 1980, que le Bourgmestre d’Aywaille, Joseph Bonmariage, mit un boulanger d’Awan, Henri Baiwir, au défi de créer un musée complémentaire à celui de la meunerie : un musée de la boulangerie.

Piqué au vif, Henri Baiwir se mit aussitôt en recherche d’objets anciens témoignant des origines et des savoir-faire de son métier, réunissant autour de lui d’autres professionnels et amateurs de la discipline. L’ASBL « Musée de la Boulangerie » fut instituée au château de Harzé, lors d’une fête de la Saint-Jacques.Depuis ce jour, l’ASBL Musée de la Boulangerie ne cesse d’accroître ses collections, souvent par dons, parfois par acquisition de pièces prestigieuses.

En 1993, après cinq ans d’arrêt forcé par les travaux de restauration du château, le musée de la meunerie rouvrit ses portes. Ce fut l’occasion d’augmenter les collections et surtout d’accroître le réalisme de la reconstitution du moulin par le démontage et la récupération de pièces importantes au moulin Dutilleux d’Aywaille, voué à la destruction, et aux moulins de Statte, en voie de modernisation. Plus tard, d’autres éléments furent encore récupérés au moulin Humblet après le décès de son propriétaire.L’année suivante, c’était enfin l’ouverture de la partie boulangerie.

Le château de Harzé ayant été vendu durant l’année 2023, les activités du Musée ont été suspendues. L’ensemble des collections a été transféré pour conservation à la Ferme de la Bouverie (musée du Château Fort de Logne) jusqu’à l’élaboration d’une exposition avec l’envie de reproposer une visite complète des collections dans le futur. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés.